Les secteurs en région parisienne qui peinent à recruter des candidats

5 décembre 2025

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la région parisienne n’a jamais cessé de crever les plafonds économiques. Avec 31 % du PIB, l’Île-de-France reste la locomotive du pays, concentrant près d’un quart des emplois français, et abritant la moitié des postes ultra-qualifiés (bac +4 et au-delà). Les start-up y trouvent un terrain de jeu unique, surtout dans le digital et la tech. L’innovation y bat son plein, à tel point que 40 % des activités de recherche et développement françaises y sont installées. Depuis 2022, elle a repris la tête du classement des régions générant le plus d’offres d’emploi, portée par un rebond spectaculaire après la crise sanitaire : +183 %. CDI, CDD, jobs saisonniers : que ce soit pour signer un contrat ou trouver une mission d’intérim à Paris, le marché est plus vivant que jamais.

Mais dans cette effervescence, certains secteurs peinent à attirer des candidats. Pour dresser le panorama des métiers qui recrutent le plus en Île-de-France, nous avons épluché l’enquête BMO diffusée par Pôle emploi début 2022, et jeté un œil aux projections de l’Apec sur l’emploi cadre publiées fin avril 2022.

Emploi en région parisienne : le secteur de la santé

Le secteur de la santé reste sur le front avec pas moins de 36 000 recrutements annoncés pour 2022. Les équipes sont à bout, la pénurie de personnel s’est aggravée au fil des années, et la pandémie a laissé des traces. L’Île-de-France multiplie les embauches : aides-soignants (11 940 postes), aides à domicile et ménagères (11 260), infirmiers (7 150), éducateurs spécialisés (6 290)… Les besoins explosent, et la réalité quotidienne des hôpitaux, EHPAD et services à la personne rend le recrutement encore plus pressant. L’exemple d’un service hospitalier parisien où chaque absence déclenche une course effrénée pour trouver un remplaçant n’a rien d’exceptionnel : c’est la norme, pas l’exception.

Secteur de la grande distribution, de la vente et du commerce

Rien ne semble freiner la dynamique du commerce et de la grande distribution en Île-de-France : 34 500 postes sont à saisir. La reprise économique s’affiche dans les rayons comme à la caisse. Les profils recherchés sont nombreux et variés :

  • vendeur en habillement (9 940 postes),
  • employé libre-service en grandes et moyennes surfaces (7 930),
  • vendeur en produits alimentaires (6 020),
  • hôte de caisse (5 000),
  • vendeur en ameublement et bricolage (2 320),
  • vendeur généraliste (1 750),
  • télévendeur (1 610).

Dans ce secteur, le turn-over reste élevé, mais les enseignes rivalisent d’initiatives pour attirer et fidéliser. Une grande surface de banlieue, par exemple, propose désormais des formations sur-mesure pour ses nouveaux employés, espérant ainsi limiter les départs précipités après quelques semaines.

Emploi en région parisienne : le secteur de l’hôtellerie-restauration

Le marché du travail dans l’hôtellerie-restauration redémarre en trombe avec plus de 33 000 recrutements dans la région. Après une période noire, la fréquentation touristique repart, et la capitale, qui dominait le tourisme mondial en 2019, reprend sa place. Les besoins sont massifs : employés de restauration (18 800), serveurs en café-restaurant (13 650), cuisiniers (9 340), employés en hôtellerie (5 790). À Paris comme en petite couronne, les annonces s’accumulent. On voit réapparaître des affiches « Recrutons serveurs » à l’entrée des brasseries, signe d’une demande qui ne faiblit pas.

Secteur de la culture, des arts et spectacles

Après des années de vaches maigres, le secteur culturel amorce une reprise attendue. Plus de 31 000 postes sont à pourvoir en région parisienne. Ici, la densité artistique est unique : 31 % des compagnies de danse françaises évoluent en Île-de-France, 4 théâtres nationaux sur 5, et 27 % des compagnies dramatiques y ont élu domicile. Les intermittents retrouvent le chemin des plateaux et des coulisses. Les embauches saisonnières abondent, notamment pour :

  • des postes d’artistes (24 000),
  • des techniciens du spectacle (7 740).

Les festivals et les événements culturels, remis sur pied après la crise, réactivent des réseaux d’emploi qui avaient été suspendus pendant des mois.

Emploi en région parisienne : le secteur de la sécurité et du nettoyage

Le secteur de la sécurité et du nettoyage offre près de 30 000 opportunités en Île-de-France. Ces métiers, souvent dans l’ombre, sont pourtant indispensables au fonctionnement des infrastructures et des espaces collectifs. Les besoins sont constants et se renforcent à l’approche des grands événements. Les Jeux Olympiques de Paris 2024 boostent la demande, notamment pour des postes d’agent d’entretien de locaux (17 230) et d’agent de sécurité ou de gardiennage (12 810). Un exemple : un centre commercial des Hauts-de-Seine, anticipant l’afflux de visiteurs, a doublé ses effectifs de nettoyage et de sécurité, multipliant les offres pour des missions de plusieurs mois.

Secteur de la manutention, emballage et livraison

Ce secteur affiche 23 000 emplois à saisir, porté par l’essor du commerce en ligne et le boom des livraisons à domicile. Les besoins concernent en priorité :

  • les ouvriers non qualifiés dans l’emballage et la manutention (10 340 emplois),
  • les livreurs sur courte distance (9 430),
  • les ouvriers qualifiés (2 310).

Un entrepôt de logistique à Roissy illustre cette tendance : chaque semaine, de nouveaux postes s’ouvrent pour suivre le rythme des commandes, avec des besoins accrus lors des pics saisonniers.

Face à ces chiffres vertigineux, une réalité s’impose : si la région parisienne regorge d’opportunités, certains métiers attendent encore leur relève. La prochaine vague de recrutement pourrait bien bouleverser l’équilibre du marché, à condition que les vocations suivent le rythme effréné de la métropole.

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