L’interdiction des véhicules ne sera pas mise en place avant le 1er juillet 2023, au sein de la ZFE du Grand Paris. Mais pourquoi cette nouvelle échéance a-t-elle encore été repoussée ? Découvrons ensemble les réponses dans cet article !
L’interdiction des véhicules Crit’Air 3 encore reportée
Retournement lors du premier comité de pilotage de la Zone à faibles émissions du Grand Paris : les véhicules Crit’Air 3 ne seront pas exclus des rues franciliennes cette année. Patrick Ollier, à la tête de la Métropole du Grand Paris, l’a annoncé devant Clément Beaune et Christophe Bécu. Priorité aux Jeux Olympiques, l’échéance glisse désormais à 2024, selon ses propos sur France Bleu Paris.
Acter l’interdiction nécessite cependant un passage en conseil métropolitain pour recueillir un vote formel. Voilà une étape supplémentaire pour une mesure une fois de plus décalée : elle était censée entrer en vigueur en juillet 2023. Encore une date qui se dérobe au dernier moment.
Un délai inattendu pour les véhicules diesel
Pour tous ceux qui possèdent une voiture essence datant d’avant 2006 ou une diesel immatriculée avant 2010, le sursis semble durer. Ces véhicules conservent le droit de rouler dans le périmètre à l’intérieur de l’A86, sauf en cas de pic de pollution, où la circulation différenciée s’applique temporairement.
Ce calendrier repoussé s’explique surtout par deux écueils majeurs. D’une part, les aides promises pour renouveler un véhicule restent floues à ce stade. D’autre part, il manque un outil de contrôle automatisé : sans vidéo-verbalisation ou solution technique, impossible de faire appliquer la règle dans la pratique.
Dans l’enceinte politique locale, les défenseurs d’une application rapide, les écologistes en tête, se retrouvent en minorité au conseil métropolitain. Élus du front de gauche qui s’abstiennent, droite qui bloque, écologistes exaspérés : Sandrine Rousseau et Julien Bayou s’insurgent dans une tribune au JDD, dénonçant un « renoncement » pur et simple. Leur frustration vise une politique qui avance à reculons, incapable selon eux de porter une vision claire.
Impossible d’ignorer la réalité chiffrée : en Île-de-France, la pollution de l’air précipite chaque année la mort de plus de 6 000 personnes. Pour les activistes écologistes, la perspective d’une ZFE Paris élargie à tout le territoire se heurte au risque du calendrier mouvant, qui pourrait n’être qu’un vœu pieux si rien de concret ne s’enclenche rapidement.
Contrôler enfin la ZFE pour qu’elle tienne ses promesses
Tony Renucci, président de l’association Respire, ne cache pas sa colère : pour lui, cette procrastination est une erreur. Selon ses mots, le bénéfice sanitaire de la zone à faibles émissions n’est pas un mythe : son efficacité a été démontrée, mais à une condition, que la réglementation sorte du papier et s’impose sur le terrain.
En la matière, il cite Londres comme modèle. Là-bas, la vidéo-verbalisation a tout changé, assurant des résultats concrets. À Paris, faute de contrôles organisés et de sanctions crédibles, la promesse d’assainir le parc roulant tient davantage d’un vœu pieux que d’un scénario réaliste.
Le Grand Paris doit choisir : temporiser, botter en touche, ou passer à l’acte. L’année 2024, déjà en ligne de mire, se rapproche à grande vitesse. Reste à savoir si la métropole transformera l’élan affiché en changement réel, ou si le brouillard réglementaire relèguera cette ambition au rang des illusions collectives.


